La Route blanche by Flewelling Lynn

Auteur:Flewelling, Lynn [Flewelling, Lynn]
La langue: fra
Format: epub
Tags: fantasy
ISBN: 9791028110093
Éditeur: Bragelonne
Publié: 2018-01-16T23:00:00+00:00

Même une fois que les cavaliers de Rieser furent prêts à remonter en selle, il fallut plusieurs jours pour retrouver la piste. Mais une fois qu’ils la découvrirent, elle se révéla très facile à suivre : un des hommes montait un cheval dont le sabot avant droit avait un clou tordu.

Ce matin-là, Turmay joua de l’oo’lu, et cela dura plus longtemps que d’habitude. En posant son instrument, il semblait dérouté.

— Vous les voyez ? lui demanda Rieser.

— Ils veulent poursuivre vers l’est, traverser la mer et rejoindre l’autre grande île de votre carte.

Rieser écarquilla les yeux.

— En Plenimar ?

Il sortit la carte, et Turmay l’examina.

— Oui, dit-il en montrant Plenimar. C’est là qu’ils vont.

Tous les Hâzads savaient que c’était de Plenimar que sortaient les mauvais sorciers d’autrefois, ceux qui avaient réduit en esclavage Hâzadriël et d’autres pour créer les premiers tayan’gil. Pour leur peuple, ce nom était maudit. Le ya’shel avait déjà été utilisé, peut-être dans cet endroit : ses compagnons le forçaient-ils à aller là-bas dans ce but ?

Hâzadriën semblait lui aussi percevoir quelque chose, comme lorsqu’ils les avaient rattrapés lors de cette embuscade désastreuse. Chaque fois que Turmay hésitait ou que Rieser perdait la piste, le tayan’gil menait sans rien dire son cheval dans une direction. Rieser lui faisait confiance. Bientôt, il leur fit traverser des collines boisées, jusqu’à un sentier un peu dissimulé, dans un petit col. Sans Hâzadriën, ils ne l’auraient sans doute jamais trouvé.

Alors qu’ils suivaient ce sentier, Turmay tira soudain sur les rênes de sa monture et courut vers l’arbre le plus proche.

— Que se passe-t-il ? demanda Sona, qui se trouvait à côté du sorcier.

— Regardez ! dit-il en appuyant sa main sur le tronc.

Rieser mit pied à terre pour voir ce qui excitait le sorcier. Turmay retira sa main et leur montra une marque gravée, presque recouverte par l’écorce. Une main. Rieser avait souvent vu ce genre de marques, dans les hauteurs où vivaient les Retha’noï.

— Je ne comprends pas. Que se passe-t-il ?

Turmay replaça sa main sur le dessin.

— Votre peuple n’est pas le seul à avoir dû quitter sa terre natale.

— Des Retha’noï vivaient ici ?

— Peut-être. C’est une marque très ancienne. (Turmay la toucha encore, pensif.) Mes propres ancêtres ont peut-être voyagé par ici quand les habitants des plaines les ont chassés.

— Je croyais que votre peuple avait toujours vécu dans notre vallée.

— Mon peuple a vécu dans bien des lieux, expliqua Turmay en retournant à son cheval. Nous avons été chassés bien des fois. Et un jour peut-être votre peuple nous chassera de nos villages aussi.

— La paix a toujours régné entre nous. Une telle chose ne se produira jamais, affirma Rieser, troublé par cette révélation.

Turmay se contenta de hausser les épaules.

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